CSE-siège

Les « nouveautés » de la rentrée

Nouveau mandat, nouvelle gouvernance et finalement rien ne change. C’est peut-être pour répondre à la stabilité tellement vantée par le CSA que l’entreprise a fait le choix de : « on prend les mêmes et on recommence ».

On a assisté ces derniers jours à des nominations en cascade qui ressemblent plus à un jeu de chaises musicales qu’à une réelle volonté d’engager l’entreprise dans une nouvelle phase. C’était pourtant la promesse de la présidente de France télévisions lors de son audition devant le CSA. Une chose est sûre l’entreprise va poursuivre sa politique de réductions budgétaires et donc d’effectifs qui vont encore impacter les conditions de travail. Des conditions de travail déjà largement dégradées par la crise sanitaire.

En effet, pour ce qui est de la protection et de la prévention covid, les mesures appliquées ne sont pas les mêmes selon les services et selon les directions, ne serait-ce que pour la qualité des masques distribués.

Existerait-il dans cette entreprise des salariés low-cost ?

Idem pour ce qui est du télétravail. Le nombre de jours en présentiel n’est pas le même d’un service à l’autre. Comment justifier une telle différence de traitement ? Il est temps qu’un accord sur le télétravail voie le jour mais qu’il ne soit pas négocié dans la précipitation car il va nous engager pour les années à venir. Il doit permettre à chaque salarié de travailler dans les meilleures conditions possibles et que tous les aspects de ce mode de travail soient pris en compte.

Car le télétravail n’est pas un cadeau de l’entreprise, mais bien un contrat entre le salarié et son employeur.

Autre différence de traitement insupportable : celle que vivent les plus précaires de l’entreprise touchés par la baisse d’activité depuis le début de la crise sanitaire. Après avoir fait miroiter aux CDD une compensation de salaire, il s’avère qu’ils sont nombreux à ne pas bénéficier du fonds de soutien. En termes de communication, la direction accompagnée par certains syndicats a fait le job, mais le compte n’y est pas pour celles et ceux qui doivent payer leurs charges au quotidien.

Allons-nous devoir nous contenter d’accords qui n’engagent pas l’entreprise sauf à lui permettre de communiquer ?

L’accord sur la prime d’intéressement en est une nouvelle illustration. La prime pour 2020 est déjà annoncée à zéro euro ! Pire, l’essentiel de cette prime est conditionné à une baisse de la masse salariale, des heures supplémentaires et des remplacements. On imagine le quotidien des salariés dans les 3 prochaines années. Et il va falloir y croire.

Comme il va falloir également croire en la promesse de la Présidente qui a affirmé devant le CSA vouloir garantir « plus de parité et de diversité dans les équipes ».

Pour la parité, les femmes vont devoir attendre. On constate encore un déséquilibre dans les recrutements dans l’encadrement journaliste avec toujours plus d’hommes que de femmes parmi les candidats retenus et parfois même des hommes externes à l’entreprise.

Pour la diversité, le pari pourrait être gagné. Du moins à l’antenne et en apparence. Mais les apparences sont parfois trompeuses. Avec la fin de France Ô, la direction va pouvoir saupoudrer les programmes de visages ultramarins typés qui serviront en même temps de caution à l’obtention du label diversité. C’est cynique mais ça marchera en termes de communication. Et tant pis pour les téléspectateurs qui étaient attachés à cette France du bout du monde. Nous voilà donc aux antipodes de ce que devrait être le service public. Une télévision qui nous ressemble et nous rassemble.

Avec cette suppression, le gouvernement a réussi la prouesse de rendre invisible toute une partie de la population française, des citoyens qui paient pourtant leur redevance.  

Les salariés de France Ô ont plus que jamais besoin de considération et de soutien. L’UNSA FTV est solidaire et reste plus que jamais engagée pour les défendre et les accompagner tant leur avenir est incertain.

En cette rentrée, les salariés de France télévisions ont bien compris que la stabilité n’est qu’un prétexte à la continuité et que les changements pour le meilleur et surtout pour le pire vont se poursuivre.

Dans ces conditions, l’UNSA FTV va aussi faire preuve de stabilité et de continuité dans la défense des salariés. Et ce n’est pas qu’une promesse !