CSE-siège

Humains après tout, et tout le reste

Suivant son calendrier, la Direction continue son entreprise d’externalisation de la production vers FTV Studio, par les mêmes personnes/pour les mêmes émissions/au même endroit mais avec un cadre bien moins contraignant en termes de convention collective et donc des sièges plus éphémères. Est-ce bien cela, le progrès ? Quel intérêt ?

Officiellement, renforcer la compétitivité de la filiale. Factuellement, une cure d’amaigrissement forcée des effectifs de la maison mère, dont les salariés ont manifesté collectivement leur mécontentement : une pétition s’opposant à ce transfert a recueilli pas moins de 600 signatures, c’est plus que l’effectif à terme de la structure d’accueil !

« Et dans la foulée, on pourrait pas se passer de bras pour les gérer ? »
On a déjà inventé le concept étonnant des RH « de proximité, plus loin » en déplaçant les interlocuteurs du personnel à Valin, mais comme le scotch pour Vigipirate, il y a quand même des fuites relationnelles entre les RH et les salariés qui n’auraient pas peur d’aller d’un bâtiment à l’autre. « Bon… ils ont mis des bornes automatiques chez Carrefour, on pourrait bien mettre un chatbot dans les ressources humaines ! Non ? Ça fera moins de travail aux administratives. Et du même coup, moins d’administratives. » Vive l’optimisation !

On a pu le voir avec toute la sous-traitance privée et dématerialisée des services aux salariés : Responsage,  al’in (logement), Digiposte, Concur, 4YOU… qui n’ont pas apporté de plus value à la qualité de service, puisqu’il n’y a plus de service. Ou alors, les salariés ont appris à s’en passer. Et à quel coût ?

Alors même que le besoin de retisser du lien social a été formulé par la quasi intégralité du personnel, on y met une vitre en plexi supplémentaire. Télétravail généralisé, on est entré dans l’ère des écrans (de fumée).

Quel avenir donc pour les ressources humaines, si elles n’ont plus comme mission de faciliter les rapports humains ? Et quelle confiance peut-on avoir dans une entreprise qui choisit l’amputation de ces derniers ?

En même temps, personne ne sera au bout du fil pour vous répondre et l’algorithme, lui, n’est pas configuré pour l’empathie.
Une fois désossée, on pourra recycler la carlingue et ajouter un ecolabel aux médailles en chocolat sous le logo corporate.

Vive le service public, vive le dialogue social et vive les économies de bouts de chandelles !