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FTR : l’UNSA interpelle la Direction en CSE Siège

Nous partîmes 54, mais par un prompt manque de renfort nous nous vîmes 52 en arrivant… nulle part. Nous étions 54 salariés, à FTR en 2019.  En 2020, deux journalistes manquent à l’appel. On constate que, sur trois départs, il n’y a eu qu’un seul recrutement : un rédacteur en chef du service web. La politique de réduction des effectifs à France Télévisions, via la RCC, n’épargne pas le site de Lyon Vaise.

Pourtant, nous ne constatons pas de baisse d’activité à France 3 Toutes Régions ; la charge de travail éditorial n’a pas changé depuis 2019. Au contraire, les nouveaux formats dédiés aux réseaux sociaux se multiplient !

Dans ce cas, comment justifier cette baisse d’effectif alors qu’une fatigue chronique s’installe chez les journalistes, fatigue avérée, au regard du nombre d’arrêts maladie qui touchent ces métiers.

Les rédacteurs en chef adjoints, les chefs de service et les rédacteurs s’usent à la tâche. À près de 45h de travail par semaine pour certaines et certains, le mécontentement commence à se fait sentir. Et cet épuisement n’est pas dû à la crise sanitaire qui, certes, nous éprouve tous, comme le ressasse sans cesse la Direction, non. Cette crise ne doit pas servir d’écran de fumée pour occulter les vrais problèmes. Ces problèmes – structurels – sont liés aux choix de la Direction, dont l’unique objectif est la maîtrise de la masse salariale, qui passe par la réduction des effectifs.

La réponse de la direction de FTR interroge car d’une part, elle reconnaît que le site de Vaise affiche certaines spécificités – impossible de faire autrement – de l’autre, elle souligne que FTR n’est pas (totalement) à part, et la RCC devrait s’y appliquer comme à l’ensemble de FTV. De là, à déclarer que la situation est normale, il n’y a qu’un pas que la Direction va franchir en annonçant qu’un départ sur deux est remplacé. Elle précise que c’est d’ailleurs dans ce cadre qu’a été recruté un rédacteur en chef adjoint au numérique (compétence très recherchée dixit la Direction car manquante sur le site).

Pour l’UNSA, ces arguments ne peuvent pas être avancés. Le site de FTR a effectivement des spécificités, notamment numériques qui devraient lui permettre de bénéficier du redéploiement de postes dans le cadre de la RCC. Est-ce utile de rappeler que FTR est engagé dans le développement numérique depuis de nombreuses années et que c’est sur ce site que Culturebox a vu le jour en 2008 ?

Concernant la charge de travail, la Direction fait mine de ne pas comprendre et de souligner que selon elle, il n’y aurait aucune plainte au sujet du surmenage, voire même des discussions autour de « vacations légères plutôt que de surcharge de travail ». En y regardant de plus près, les discussions portaient sur les déséquilibres entre certaines vacations considérées comme lourdes en termes d’amplitudes et d’autres plus légères. Ce qui n’est pas tout à fait la même chose.

L’UNSA s’interroge sur une telle justification qui s’appuierait sur la déclaration des équipes face à leur responsable hiérarchique, alors même que sur un si petit site le constat est facile à faire. Enfin, si le nombre de jours d’arrêts maladie n’est pas directement imputable à la surcharge de travail, lorsque celui-ci augmente durant une période donnée, il est révélateur et doit être analysé.

Finalement, le directeur du site reconnait un tour de passe-passe en nous expliquant selon ses termes : « que c’est tendu et que l’on est obligé de faire des passe-passe entre les CS et les adjoints, oui, mais il n’y a jamais plus de charge que ce qui est prévu dans une vacation ». Autrement dit, la situation pourrait durer et s’aggraver lorsque l’épuisement aura laminé tout un collectif de travail d’autant que, de l’aveu même du directeur, les postes supprimés le sont dans l’encadrement. Sur ce point la direction persiste dans son argumentation d’arrêts maladie ponctuels qui fausseraient les chiffres. Un argument irrecevable car la situation ne va pas s’améliorer d’elle-même, et les arrêts maladie seront la cause et la conséquence du dysfonctionnement. La vigilance est d’autant plus de mise que les élus ont abordé lors de ce CSE les effets « pervers » du forfait jour sur la durée de travail hebdomadaire des journalistes du Siège. Des solutions rapides à mettre en place existent pourtant.

Le site de FTR qui a toujours fonctionné à « huis-clos » du fait de ses spécificités, a su faire preuve par le passé d’inventivité afin de redonner de la latitude et de l’énergie aux équipes. Certains rédacteurs parfaitement à l’aise avec les outils et les contenus éditoriaux aux formats spécifiques de FTR, ont pu assurer des renforts à l’édition quand cela s’avérait nécessaire. Un « passe-passe » entre rédacteurs et chefs de service, en somme. Les rédacteurs étant remplacés par des journalistes non-permanents.

Cela devrait être envisageable d’autant  que le nombre d’ETP journalistes non-permanents a augmenté en 2020 : on passe de 0,1 en 2019 à 0,3 en 2020. Face à ses contradictions, le directeur assume la baisse des effectifs permanents, et recourt pourtant toujours à des non-permanents « potentialisés » (sic).

L’UNSA demande à la Direction de FTR le remplacement des postes afin d’éviter l’aggravation d’une situation alarmante. Allons, la Direction ne peut pas nous haïr à ce point. Si ?