CSE-siège

Une RCC qui ne dit pas son nom, des suppressions d’émissions en pagaille et encore de nombreux déménagements

Compte-rendu CSE Siège

20 et 21 Mai 2019

 

Information relative à l’accord-cadre sur le déploiement du projet d’entreprise

La direction de France Télévisions est venue présenter aux élus du CSE siège l’accord cadre fraîchement signé par trois organisations syndicales (CFDT, CGT, FO).
Exit la RCC, place à « un dispositif de mobilité externe sécurisée incluant un dispositif de fin de carrière ». En réalité, peu de choses changent dans ce nouvel accord qui s’appuie sur les mêmes articles du code du travail (articles L.1237-17 et suivants) et prévoit toujours 2000 départs contre une promesse de 1100 recrutements d’ici au 31 Décembre 2022.
Il est peu probable que les futures négociations et commissions de suivi prévues par l’accord puissent infléchir les objectifs de dégraissage de la direction de France Télévisions. Le chapitre consacré à l’information nationale acte implicitement la fin du Soir3  (lignes 247 à 250) :

« Etoffer l’offre linéaire et lui donner la capacité de devenir une offre d’information continue de référence en capacité de rivaliser avec la concurrence.
Préserver les moyens de la rédaction consacrés aux éditions nationales »

Le flou de la dernière phrase n’est pas de nature à rassurer sur l’avenir de certaines éditions nationales.
Et que dire des promesses d’objectifs ambitieux pour l’offre régionale quand les expériences de radio filmée sont généralisées !
Quant à l’addition, le coût de ce plan de départ, il est certain que ce seront celles et ceux qui feront encore partie de l’entreprise après 2022 qui la paieront.

 

Information/consultation sur le projet de création de la nouvelle tranche d’information du Soir 3 sur Franceinfo

Ce projet hypocritement intitulé « création d’une nouvelle tranche d’information » valide bel et bien la suppression du Soir 3, édition historique et emblématique du service publique rassemblant chaque soir entre 500 000 et 1 million de téléspectateurs. L’ambition affichée par le projet de créer «un rendez-vous identifié, à un horaire accessible, fixe et permanent» n’est pas nouvelle ; c’était la même ambition qui en 2013 avait permis la création du « Grand Soir 3 ». Il est peu probable que ce transfert éditorial réussisse à booster les audiences faiblardes du canal 27 chaque soir à 23 heures.
Quant aux conditions de travail pour les salariés concernés, à la fois ceux de Franceinfo et ceux qui collaborent depuis des années à la fabrication du Soir 3, l’impact risque d’être douloureux.
Ce que nous écrivions dans notre liminaire  » la face cachée de la RCC » du CSE des 21 et 22 Mars 2019 se confirme hélas aujourd’hui :

« Le modèle choisi est désormais celui de franceinfo, mis en œuvre dans des conditions déplorables, faute de financement permettant de répondre aux ambitions officiellement affichées. Ce sont donc les personnels de franceinfo et de toute l’information à France Télévisions qui sont mis à contribution pour pallier ce déficit budgétaire. Leur situation n’est pas prête de s’améliorer, puisque faute de moyens supplémentaires, on leur assigne aujourd’hui de nouvelles tâches en étendant les polyvalences, sans pour autant les reconnaître conventionnellement. Ce qui constituait autrefois une option motivée par une valorisation professionnelle et financière, deviendra désormais une obligation exercée à titre gracieux »

Déjà, dans certains services, à l’infographie notamment, les pressions commencent à se faire sentir pour obliger l’ensemble des collaborateurs à aller travailler à Franceinfo. Pour le personnel technique des régies, les conséquences de l’arrêt du Soir 3 seront importantes. Outre les pertes de revenus, cette suppression aura un impact très négatif sur les plannings de la rentrée C’est un signal très inquiétant adressé par la direction aux équipes techniques du siège après tous les efforts consentis ces dernières années afin d’augmenter la productivité et faire baisser les coûts de fabrication.
Pour les CDD, pour les réalisateurs et les réalisatrices qui travaillent depuis des années sur cette édition, les conséquences seront dramatiques, aucune place n’est prévue pour eux dans la nouvelle offre d’information.

 

« C’est au programme », « Motus », « Dans quelle étagère » et « Télématin »

Après « Thé ou Café » en Décembre dernier, ce sont aujourd’hui « C’est au programme », « Motus » et « Dans quelle étagère » qui vont bientôt s’arrêter. C’est l’ensemble de la grille matinale de France 2 qui sera chamboulée à moindre coût à la rentrée, puisque toutes ces émissions seront remplacées par des rediffusions de programmes.
Pour le personnel CDI travaillant sur ces émissions, le coup est rude et que dire des nombreux CDD qui collaborent depuis des années. Même si la direction assure qu’elle examinera chaque cas, pas sur que cela suffira à calmer les angoisses.
Après la suppression en Septembre dernier des réalisateurs sur les tournages de Télématin, l’annonce du transfert de la production de l’émission vers France.tv Studio (ex MFP) a fini de saper le moral de ceux qui assurent le succès de ce programme depuis des années.
Aujourd’hui, ce sont plus de 80 réalisateurs, chroniqueurs et journalistes qui sont déstabilisés voire en souffrance pour certains. Là aussi, les promesses de la direction ne suffiront sans doute pas à apaiser les craintes.

 

Formulaires de satisfaction et outil d’aide à la planification au sein de la direction des moyens de fabrication

Ce projet a pour but de créer une plate-forme où seraient recensées les compétences et les expériences de tous les CDI et CDD collaborant pour la direction des moyens de fabrication ; il serait également possible d’y inscrire un certain nombre d’observations et de commentaires libres.
Même si le document relatif au projet promet le respect du règlement général sur la protection des données personnelles (RGPD) et « une limitation à des commentaires objectifs, non discriminants, strictement pertinents », les élus, qui ont encore en mémoire les récentes affaires de fichage à France Télévisions n’ont pas été convaincus par ce projet.

 

Aménagements de la direction générale des antennes et des programmes, de la direction de la production et de la direction des moyens des antennes et des programmes associés

Ce vaste projet immobilier devrait s’étaler du dernier trimestre 2019 jusqu’à la fin du premier semestre 2020. Les salariés de la DGDAP transitoirement déménagés dans les bâtiments EOS à Issy Les Moulineaux seront réimplantés dans les locaux de France Télévisions. Du coup, les salariés des services juridique, IMG et achats déménageront dans le bâtiment Valin à la place de la communication, qui elle, devra partir à EOS…
Espérons que ces incessants déménagements, usants pour les salariés et très coûteux pour l’entreprise prendrons fin un jour.

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