CSE-siège

+30% pour les 10 plus gros salaires à FTV en 2018

Liminaire CSE Siège des 11 & 12 septembre

Record d’audience pour le 23 h de France Info. C’est en tout cas ce qu’annonce fièrement la direction, analyse largement reprise par la presse. Mais quand on part de peu, tout est record. A y regarder de plus près, il n’y a franchement pas de quoi se féliciter.

Ce résultat s’explique par l’absence de BFMTV sur les Freebox et par une vaste campagne de communication. Un résultat bien loin de celui du Soir 3… qui faisait jusqu’à 4 fois plus d’audience.  Une bascule injustifiée et dénoncée unanimement par les syndicats, les politiques et de nombreux téléspectateurs. Mais la direction reste sourde tout comme elle ne semble pas entendre la douleur des salariés. Et nous pouvons le démontrer.

Les arrêts maladie ont augmenté significativement entre 2017 et 2018. Particulièrement touchés, les PTA avec un accroissement de 62 % des arrêts de travail de moins de 7 jours. Un indicateur révélateur de la dégradation des conditions de travail, de la perte de sens et de l’absence de reconnaissance des salariés.

Mais la direction est également frappée d’aveuglement. Elle refuse de voir la souffrance toujours croissante des chargés d’édition de France Info.  Des salariés qui ne cessent de dire leur détresse et qui témoignent. Contrairement aux affirmations de la direction, les chargés d’éditions expliquent que :

ce n’est pas un manque d’intérêt, qu’il y a justement eu beaucoup d’investissement jusqu’à épuisement ». Ils ont l’impression que « cette histoire est un combat sans fin », et pour ceux qui réussissent à s’extraire de ce poste, la première motivation est « le manque de considération humaine ! »

Pour les infographistes, même causes, même effets : tension, manque d’effectif, surcharge de travail, management déshumanisé et stress ont conduit nombre de salariés à l’arrêt maladie avec pour certains des symptômes identiques qui vont de la tachycardie au malaise. La direction n’y voit rien d’alarmant.

Pendant ce temps, aux étages supérieurs on s’auto-satisfait et on va jusqu’à se gratifier. Les 10 personnes les mieux payées du siège se sont partagé 3 millions et demi d’euros en 2018. C’est 1 million de plus qu’en 2017. Des chiffres incontestables révélés dans le bilan social 2018. Manifestement, les économies ce n’est pas pour tout le monde !

Et la direction ose justifier ces augmentations en mettant en avant le fait qu’il s’agit de femmes. Personne n’est dupe car dans le même temps les femmes sont encore moins bien payées que les hommes. Elles sont une fois de plus utilisées à des fin d’affichage, à l’antenne, dans le top management mais restent sous-représentées dans les autres postes d’encadrement. En particulier dans la filière journaliste.

La palme de ce festival de la mauvaise foi revient à l’argument qui voudrait que les femmes soient à l’origine de leur propre malheur en n’étant pas candidates sur les postes d’encadrement. On est bien loin de la philosophie du label égalité professionnelle « alliance » de l’AFNOR ou de l’accord égalité femmes-hommes, censé promouvoir les femmes.

Et s’il manquait une preuve à cette démonstration ?  Une femme en CDD, enceinte et qui travaillait sur le Soir3, se retrouve sans travail alors qu’elle avait reçu la promesse d’être transférée avec le reste de l’équipe sur le 23h de France info. Un manque total de considération, à l’heure où la direction interpelle les salariés dans sa communication interne sur le respect au travail :

Au fait, pour les dirigeants de cette entreprise c’est quoi le respect ?

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